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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 18:50

Cet article paru dans la revue "Eléments" nous semble assez fondamental

Raymond Abellio avait observé que l’Europe est fixe dans l’espace, c’est-à-dire dans la géographie, tandis que l’Occident est mobile. De fait, l’Occident n’a cessé de voyager et de changer de sens. Au départ, le terme évoque seulement la terre du Couchant (Abendland), par opposition au pays du soleil levant (Morgenland). A partir du règne de Dioclétien, à la fin du IIIe siècle de notre ère, l’opposition entre Orient et Occident se ramène à la distinction entre l’empire romain d’Occident (dont la capitale fut Milan, puis Ravenne) et l’empire romain d’Orient installé à Constantinople. Le premier disparaîtra en 476, avec l’abdication de Romulus Augustule. Occident et Europe se confondent ensuite, durablement.


    Cependant, à partir du XVIIIe siècle, l’adjectif occidental se retrouve sur les cartes maritimes en référence au Nouveau Monde, appelé aussi système américain, par opposition au système européen ou à l’hémisphère oriental ? (qui comprend alors aussi bien l’Europe que l’Afrique et l’Asie). Dans l’entre-deux guerres, l’Occident, toujours assimilé à l’Europe, par exemple chez Spengler, s’oppose globalement à un Orient qui devient à la fois un objet de fascination (René Guénon) et un repoussoir (Henri Massis).



    Durant la guerre froide, l’Occident regroupe l’Europe occidentale et ses alliés anglo-saxons, Angleterre et Etats-Unis, pour s’opposer cette fois au bloc de l’Est dominé par la Russie soviétique. Cette acception, qui permet aux Etats-Unis de légitimer leur hégémonie, survivra à la chute du système soviétique (ainsi chez Huntington).

    Aujourd’hui, l’Occident a encore changé de sens. Tantôt il reçoit une définition purement économique : sont occidentaux tous les pays développés, modernisés, industrialisés, aussi bien le Japon et la Corée du Sud que l’Australie, les anciens pays de l’Est, l’Amérique du Nord ou l’Amérique latine. Ex Oriente lux, ex Occidente luxus, disait plaisamment l’écrivain polonais Stanislaw Jerzy Lec. L’Occident perd alors tout contenu spatial pour se confondre avec la notion de modernité.



    Tantôt, il s’oppose globalement à la dernière incarnation en date de la furor orientalis aux yeux des Occidentaux : l’islamisme. Dans cette vision, une fracture essentielle opposerait l’Occident judéo-chrétien à l’Orient arabo-musulman, certains n’hésitant à prédire que la lutte finale de Rome et d’Ismaël – la guerre de Gog et de Magog – débouchera sur l’ère messianique.


    En réalité, il n’existe pas plus d’Occident unitaire que d’Orient homogène. Quant à la notion d’Occident chrétien elle a perdu toute signification depuis que l’Europe a majoritairement versé dans l’indifférentisme et que la religion y est devenue une affaire privée.


    L’Europe et l’Occident se sont totalement disjoints – au point que défendre l’Europe implique bien souvent de combattre l’Occident. Ne se rapportant plus à aucune aire géographique ni même culturelle particulière, le mot Occident devrait en fait être oublié.


    Parlons donc plutôt de l’Europe. En inventant l’objectivité, c’est-à-dire le décentrement par rapport à soi, en cherchant à statuer objectivement sur le vrai, le juste et le bien, l’Europe a voulu d’emblée accéder à l’universel, souci que l’on ne retrouve pas dans les autres cultures. Jean-François Mattéi parle très justement de regard théorique de l’universel. Ce souci de l’universel a ensuite dégénéré en universalisme, religieux d’abord, puis profane (il y a autant de distance entre l’universel et l’universalisme qu’entre la liberté et le libéralisme). L’universalisme se résume dans l’idéologie du Même, dans la recherche de la Mêmeté au détriment de la Différence, dans l’affirmation du primat de l’Un sur le Multiple. Mais c’est aussi un ethnocentrisme masqué, dans la mesure où tout souci de l’universel reflète inévitablement une conception particulière de l’universel. Au départ, on avait voulu comprendre les autres à partir des autres, non à partir de soi-même, ce qui était aussi louable que nécessaire. Après quoi, on a renoncé à être soi, ce qui s’est révélé dramatique.


    L’Europe paraît aujourd’hui en déclin sur tous les plans. La construction européenne elle-même se liquéfie sous nos yeux. L’Europe n’est pas seulement l’homme malade de la planète économique ? (Marcel Gauchet). Elle connaît une crise sans précédent de l’intelligence et de la volonté politique. Elle aspire à sortir de l’histoire, portée par l’idée que l’état présent des choses – l’illimitation du capital et de la technoscience – est appelé à se maintenir indéfiniment, qu’il n’en est pas d’autre possible, et surtout qu’il n’en est pas de meilleur. S’abandonnant à un mouvement qui en a fait l’objet de l’histoire des autres, elle s’exonère d’elle même. Entre destitution du passé et peur de l’avenir, elle ne croit plus qu’à une morale abstraite, à des principes désincarnés qui lui épargneraient d’avoir à persister dans son être – fût-ce en se métamorphosant. Oubliant que l’histoire est tragique, croyant pouvoir rejeter toute considération de puissance, recherchant le consensus à tout prix, flottant en état d’apesanteur, comme entrée en léthargie, non seulement elle paraît consentir à sa propre disparition, mais elle interprète cette disparition comme la preuve de sa supériorité morale. On pense évidemment au dernier homme dont parlait Nietzsche. C’est pourquoi la seule chose qui ne décline pas, c’est l'interrogation sur le déclin — qui se décline partout.


    Cette interrogation ne relève pas simplement de la tradition du pessimisme culturel. Il s’agit de savoir si l’histoire obéit à des lois intrinsèques excédant l’action des hommes. S’il y a déclin de l’Occident, en tout cas, ce déclin vient de loin et ne saurait se ramener à la conjoncture actuelle, la mondialisation par exemple. Le destin d’une culture est contenu dans son origine. Sa fin même est déterminée par l’origine, car c’est cette origine qui détermine sa trajectoire, sa capacité narrative et le contenu de sa narrativité. Historiquement, l’idée occidentale s’est d’abord exprimée sous une forme métaphysique, puis idéologique, puis ? scientifique. Elle s’épuise aujourd’hui, de toute évidence. L’Occident a exprimé tout ce qu’il avait à dire, il a décliné ses mythèmes sous toutes les formes possibles. Il s’achève dans la dissolution chaotique, l’épuisement des énergies, le nihilisme généralisé. Plutôt que de verser dans des lamentations inutiles, il vaut mieux avoir le regard assez aigu pour voir où – dans quelles marges – croît ce qui permet de garder espoir. On en revient à Spengler, mais avec un correctif : ce qui s’achève annonce un nouveau commencement      


    Toute la question est de savoir s’il existe une autre culture qui, s’étant déjà approprié la modernité, puisse proposer au monde une nouvelle forme de maîtrise de l’universel théorique et pratique, ou si la culture occidentale, parvenue en phase terminale, donnera d’elle-même naissance à une autre. Quand une culture s’achève, en effet, une autre peut toujours la remplacer. L’Europe a déjà été le lieu de plusieurs cultures, il n’y a pas de raison qu’elle ne puisse pas être encore le foyer d’une culture nouvelle, dont il s’agit alors de déceler les signes avant-coureurs. Cette nouvelle culture fera suite à la précédente, mais n’en sera pas le prolongement.

 

Robert de Herte
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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 16:48

Pour une Europe des Peuples

(ce texte a fait l'objet d'une parution dans la revue "War Raok" du Parti du Peuple Breton)

L’Europe n’a pas attendu l’Euro pour exister (si tant est qu’elle existe aujourd’hui ?), elle n’a pas attendu, non plus, l’Union Européenne et, avant celle-ci  la CEE, les Etats Nations, les Républiques, les Royaumes, les Empires… enfin, toutes ces structures qui se sont succédées depuis des siècles et des siècles sur notre vieux Continent.

L’Europe a eu une existence réelle quand sont apparues les premières civilisations Indo-Européennes sur son sol, quand des peuples forts divers ont développé leur culture particulière sur une partie de ce Continent, chacune de ces cultures étant issues d’un même tronc commun à l’origine. Et depuis ce temps là, pendant tout ces siècles, ce sont uniquement les peuples qui ont assuré une continuité à cette Europe. Les organisations sociétales ont pu prendre différentes formes, ici ou là, changer au cours du temps, les Rois et les Républiques sont passés ou passeront, mais les peuples ont toujours été et seront toujours là.

Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un tournant historique, non seulement sur le Continent Européen, mais partout dans le monde. Il s’agira de ne pas rater ce rendez-vous avec l’Histoire. Car, le retournement psychologique de la mentalité dominante, qui s’était développée après la dernière guerre mondiale, est à présent activé.
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En effet, la civilisation post moderne, qui s’était mise en place après le dernier conflit planétaire sous l’impulsion des vainqueurs (initialement, les Etats-Unis) a développé un monstre, un système à « tuer les peuples » qui se nomme le mondialisme marchand  avec son corollaire, la loi du « Marché ».  Ce système non seulement ne tient absolument pas compte du particularisme culturel de chaque peuple mais a tendance à détruire toutes les cultures qu’il rencontre afin d’essayer de transformer les différents groupes humains en une somme d’individus interchangeables programmés pour la consommation. L’ « homo consumans », comme le dénommait C. Champetier dans un livre resté fameux, était né.

  Le programme était alléchant et la génération de ceux qui avaient été les acteurs ou victimes de ce dernier grand conflit, s’est engouffrée, tête baissée, dans cet « Eden » matérialiste. Nous en étions arrivé à l’apogée des idéologies messianiques laïcisées, celles qui promettaient le bonheur pour l’être humain sur cette terre. Libéralisme et Socialisme, Capitalisme et Marxisme, nous promettaient des « lendemains qui chantent ». Les recettes pour y arriver étaient différentes mais la finalité restait la même. Si le Socialisme marxiste, pour arriver à ses fins, usât de la coercition par la mise en place d’un terrorisme d’Etat (centralisme démocratique et dictature du prolétariat), le Capitalisme libéral n’en fut pas moins un terrorisme transnational insidieux par le biais d’une déculturation permanente et d’un formatage des esprits. Le modèle marxiste léniniste pour atteindre les buts qu'il s'était fixé (créer un homme nouveau malgré lui…Jean Jacques Rousseau, Karl Marx, même combat), débouchant inévitablement sur une répression d’état (l’hôpital psychiatrique ou le goulag remplaçant l’excommunication) comme il sied à toute religion dogmatique, sera le premier à susciter une réaction des peuples dominés et aboutira à la fin d’une utopie dangereuse, matérialisée par la Chute du Mur de Berlin.

Malheureusement, cela a, immédiatement, ouvert un boulevard à son alter ego, le Capitalisme ultra libéral qui sévit, depuis lors, de façon monopolistique avec les conséquences que l’on connaît. Il est, en effet, plus difficile de combattre un ennemi invisible qui agit dans l’ombre surtout si celui ci arrive à vous persuader qu’il est là pour faire votre bonheur et qu’il n’y a pas d’autre alternative possible.

Aujourd’hui, ce système nous amène à la crise de l’Euro, à la mise en faillite des peuples européens (la Grèce a été la première), à la situation de cessation de paiement du colosse aux pieds d’argile, j’ai nommé les  Etats-Unis, et ce n’est pas fini. Big Brother s’engraisse et les entreprises dégraissent: résultat... les peuples sont voués la  misère.
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Si la chute du mur de Berlin qui a mis fin au premier modèle a entraîné un mouvement de libération des peuples et une redistribution des cartes, il n’en reste pas moins vrai que l’extension du deuxième modèle n’a pas atteint son crépuscule et que le capitalisme est encore bien vivant, même malade. Nous n’en sommes qu’au début de la prise de conscience des peuples pour aboutir à leur émancipation.

Ce que nous voyons, aujourd’hui, et qui devrait être l’évènement dominant de ce siècle, est l’esquisse d’un mouvement de libération des peuples pour se réapproprier leur destin. Cette réappropriation passe par une large conscience culturelle de ce qu’ils sont et d’où ils viennent.

Comme nous le disions précédemment, c’est dans les années 90 que s’est amorcé ce mouvement de redistribution des cartes avec une refonte totale, pour ce qui nous concerne, de la carte de l’Europe. Regardez la carte de l’Europe en 1990 et celle d’aujourd’hui: les anciens pays ont éclaté, d’autres pays nouveaux sont apparus, une nouvelle Europe s’est dessinée, ouvrant la voie à de nouvelles transformations géopolitiques.

Ce qui a sauvé les peuples sous domination soviétique a été le seul moyen d’expression qu’ils avaient, à savoir leurs cultures. Ce qui sauvera les peuples des idéologies standardisantes et réductrices actuelles  sera, aussi, leurs cultures. La France est un très bon exemple de cette volonté de négation culturelle et de réduction à l’unique avec sa république jacobine : elle s’est inventé un « mythique peuple de France », peuple factice ou pas une seule tête ne doit dépasser. En ce sens, elle est unique en Europe. Mais si on peut bâillonner un peuple, on ne peut l’empêcher d’être.  Toutes les « Patries Charnelles » qui sont sous la domination française, toutes ces Nations sans Etat, peuvent aujourd’hui envisager de vivre demain le destin qu’elles se seront choisi et non pas celui qui leur est dicté par l’état occupant. Les peuples Basques, Bretons, Catalans, Corses, Niçois ou Savoyards ont autant de droit que les Croates, les Lituaniens, les Slovènes , les Slovaques, les Tchèques voire  les Monégasques à être, demain, les sujets de leur histoire et non plus les objets d’états colonialistes. Pour en revenir à mes propos du début de cet article, malgré les vicissitudes de l’histoire et les différentes formes de gouvernement qui se sont succédées, les structures sociétales ont pu disparaître mais les peuples sont encore là. Les civilisations Celtes, Latines, Germaines, ont induit des peuples divers, qui ont connu des destinées   différentes au cours des siècles, mais ces peuples sont toujours présents aujourd’hui.
        
L’histoire avance mais n’est écrite nulle part : elle est ce que les êtres humains en feront. Certaines Nations en Europe ont montré la voie comme l’Irlande par exemple. D’autres ont développé des formes d’autonomie pour le moins intéressantes comme la Catalogne.  Enfin, certaines avancent vers une souveraineté retrouvée comme l’Ecosse. Le mouvement est lancé et rien ne l’arrêtera. Si l’Europe qu’ils ont bâtie, ces dernières décennies,  n’est pas celle que nous souhaitons, il n’en est pas moins vrai qu’elle est une opportunité de reclassements futurs par le biais d'émergence de grandes régions Européennes. L’avenir de la Bretagne est sûrement dans le rapprochement avec les autres nations Celtes, celui des Basques et des Catalans par un rapprochement avec leurs voisins et frères du Sud, celui du Comté de Nice vers l’Est par  un avenir commun avec le Piémont et la Ligurie, etc… Nous devons, dès à présent, envisager de nouvelles voies politiques pour contourner l’immobilisme liberticide de la « république une et indivisible ». Les vieilles nations ont fait leur temps, demain se fera sans elles: l’Europe à venir sera celle des peuples et des Nations nouvelles.
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Je voudrai terminer cette libelle par quelques phrases prémonitoires tirées d’une vieille chanson de lutte ouvrière et de révolte populaire du siècle dernier dans la ville de Lyon. Cette vieille chanson a pour titre « Les Canuts »,  et célèbre le soulèvement de ces ouvriers soyeux qui étaient taillables et corvéables à merci :
«Nous tisserons pour vous le linceul du vieux monde,...
                                              ...Et l’on entend déjà la révolte qui gronde… »


   
Robert PAGAN

   


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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 16:45


Nice doit reprendre sa place dans l'histoire de l'Europe

 

A l’heure où j’écris ces lignes, les obsèques du dernier Archiduc d’Autriche-Hongrie viennent d’avoir lieu à Vienne. Otto de Habsbourg était le descen-dant de la famille régnante du Saint Empire Romain Germanique, un des Empires qui ont fait l’histoire de l’Europe. Ce descendant de Charles Quint s’est toute sa vie battu pour l’Europe, pas l’Europe des marchands mais celle des peuples. Il fut un opposant farouche et sans concession de tous les to-talitarismes du XX° siècle et des guerres civiles qui ont fait tant de mal à l’Europe. Pourquoi, vous dites vous, est ce que je vous parle de cet évènement ? Quel lien avec « lou nouostre Païs Nissart » ? Et bien, tout simplement parce que Nice fait partie intégrante de l’histoire de ce continent. Nous avons été la ca-pitale de la Province des « Alpi Maritimi » qui a donné un empereur à l’Empire Romain (Publius Helvius Pertinax), nous avons été une des compo-santes du Saint Empire Romain Germanique de Charles Quint et avons par-ticipé à toutes les grandes batailles des troupes coalisées de cet Empire (Siège de Nice par les français et les turcs en 1543, Bataille de Lépante contre la flotte turque en 1571 * et Siège de Vienne par l’empire ottoman en 1683), nous avons été le siège du Congrés de Nice en 1538 (lors duquel les consuls de Nice, marquant par là la volonté des Niçois de rester maître chez eux, refusèrent l’entrée du Château au Pape et au roi de France). Ce petit préambule pour rappeler à certains qui l’auraient oublié que, pen-dant des siècles, le Pays Niçois a été au centre de l’histoire de l’Europe et a joué un rôle permanent dans celle-ci et que depuis 151 ans, depuis l’annexion frauduleuse par la France de Napoléon le petit, l’homme du coup d’état, tout a été fait pour éviter que Nice ait la place qui lui revient : notre Comté a été intégré dans un département des Alpes Maritimes (sic) occupé à 50% par des Provençaux puis dans une région artificielle sans nom, sans passé et sans histoire dominé par Marseille qui n’a jamais digéré que Nikaïa ait pris son indépendance par rapport à Massalia et le lui fait bien sentir. Car, comment expliquer que la ville qui se situe à la cinquième place au nombre d’habitants dans l’hexagone, qui a le quatrième aéroport en Europe, un débouché portuaire sur la mer Méditerranée, un arrière pays de haute montagne et des liens privilégiés avec les provinces italiennes avoisinantes ne soient pas capitale régionale ? Comment expliquer que, alors que nous avions toutes ces structures avant l’annexion, il a fallu un siècle avant de retrouver une Université digne de ce nom, nous n’ayons pas de cour d’appel, nous n’ayons pas les infrastructures routières et ferroviaires des autres ré-gions, nous soyons la seule grande ville dont l’autoroute de proximité soit payante et que nous ne puissions décider de notre avenir ici (toutes les déci-sions devant être entérinées par l’état jacobin) ?

Comment se fait il que nous ne puissions privilégier notre culture chez nous, que nos enfants ne puissent apprendre notre langue dans notre pays, que notre agriculture locale ne soit pas encouragée, que nos paysages ne soient pas préservés des promoteurs, que notre littoral soit bétonné et massacré ? Il est temps que nous retrouvions notre place et nos droits. Pour en revenir à l’histoire de notre « Païs Nissart », savez vous que nous n’avons jamais eu de roi dans notre comté, que les libertés étaient assurées par une structure confédérale et que, si les Niçois se sont librement choisi des souverains, il fallait que ceux-ci, avant de se voir remettre les clefs de la ville et entrer dans celle-ci, prêtent le serment devant les syndics de la ville de Nice de respecter les droits et privilèges de la population. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase historique de changement et de reclassement en Europe qui a d’ailleurs déjà commencée depuis la fin du XX° siècle et se poursuit actuellement. Il n’y a qu’à regarder la carte de l’Europe en 1990 et celle de nos jours et nous pouvons voir que les an-ciennes frontières ont éclatées et que de nouveaux états sont nés. Déjà, dans les anciennes nations européennes, de nouveaux découpages ter-ritoriaux sont en gestation. Faisant fi des frontières existantes, des rappro-chements transfrontaliers se font jour dessinant les prémices de futures grandes provinces européennes. Certaines provinces autonomes dépassent le stade de la nation pour traiter directement avec l’Europe. Les affinités historiques et les mémoires collectives de peuples feront le reste. Quel sera l’avenir du Comté de Nice dans cette grande redistribution des cartes ? Sera ce vers l’Ouest et la prolongation de cette structure hybride qui n’a jamais vraiment fonctionné qu’est la région sans identité dans laquelle nous avons été inclus sans concertation aucune ? Où, sera ce vers l’Est et un rapprochement avec ceux avec qui nous avons tant partagé depuis des siècles ? Que comptent 150 années avec la France, dans la balance, face à plusieurs siècles avec le Piémont ? Il nous paraît évident que notre avenir est à l’Est et que, plutôt qu’un enfermement dans l’hexagone, l’ouverture vers l’Europe centrale et du Nord passe par le Piémont. Déjà des rapproche-ments avec les villages du Comté en territoire italien ont eu lieu. Le projet d’une ligne directe et rapide entre Nice et Gènes est à l’étude. De plus en plus de politiques et de responsables économiques de chez nous pressentent la nécessité de se tourner vers le Piémont et la Ligurie. Ne voit on pas de plus en plus de Piémontais chaque semaine venir à Nice (quand ils n’ont pas une résidence secondaire ici) ? Nous allons entrer dans des années décisives qui détermineront notre ave-nir. Il s’agira de ne pas passer à côté de la chance historique qui va se pré-senter et être les acteurs de notre destin. Le débat futur ne sera pas entre gauche ou droite mais bien entre l’enracinement collectif ouvert sur l’Europe et le déracinement individualiste refermé sur une France sans iden-tité. Pour être de vrais européens, affirmons nous comme Nissart !
Robert Pagan

 

(* c’est d’ailleurs la galère de l’amiral de la flotte savoyarde, André Provana de Leyni, aidée par celle de Juan d’Autriche, qui aborda le navire du commandant ottoman et qui captura l’amiral turc qui fut décapité : ce même Provana de Leyni qui dirigea la construction du fort du Mont Alban, premier fort moderne de l’histoire)
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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 16:39


L’ âme des peuples

Quels que soient les évènements de l'histoire, quels que soient les régimes politiques instaurés, quelles que soient les chaines avec lesquelles on a pu les attacher, les peuples sont encore debout aujourd'hui. Comment se fait il que les plus grands génocides de l'histoire n'aient pu détruire les cultures et les peuples ? Prenons pour exemple, le plus grand de ces génocides, celui qui doit être présent dans la mémoire de chacun, je veux parler du génocide organisé systématiquement contre un peuple pour le détruire: …le génocide des "Indiens" d'Amérique (nous englobons dans notre propos aussi bien le Sud que le Nord de ce Continent). Il faut dire que tout les moyens ont été employés, par les colons arrivant sur le Continent Américain, que ce soient les Anglo-américains ou les Espagnols, pour exterminer les peuples conquis par les armes, pour les affamer en leur prenant leurs terrains de chasse, pour les pervertir par l'alcool ou par le jeu, pour les contaminer par des maladies inconnues pour eux et, enfin, pour détruire leurs âmes en leur inculquant une nouvelle culture ou une nouvelle religion. L'assimilation est l'arme suprême pour détruire l'âme d'un peuple en le privant de ses racines culturelles. Alors, comment se fait il que ces peuples soient encore là aujourd'hui et peu à peu se réapproprient leur espace existentiel ? Comment se fait il que l'on découvre l’existence de peuples dont on pensait qu'ils avaient disparu ? Certes, des civilisations ont pu disparaître dans le passé, cela est un fait. Mais, pour autant, ce n'est pas pour cela que les peuples à l'origine de ces civilisations aient disparus en même temps. Des Empires peuvent disparaître, des civilisations peuvent disparaître, cela n'entraine pas, à contrario, la disparition des peuples qui les composaient.
Bien au contraire, le XXI° siècle semble bien être le siècle de la libération des peuples, un peu partout dans le monde.

En Amérique du Sud, nous voyons ressurgir les peuples dont les civilisations avaient été détruites par les conquistadors, reprendre, ici et là, le pouvoir qui leur avait été confisqué. En Amérique du Nord, les "chicanos" et les "amérindiens s'emparent de pans entiers de l'économie et des centre de décisions jusqu'à imposer l'espagnol comme langue officielle dans plusieurs états. Les Celtes qui avaient vu leur expansion atteindre pratiquement la totalité de l'Europe occidentale jusqu'à disparaitre, en tant que civilisation continentale, voit ses peuples retrouver peu à peu leur autonomie (Irlandais, Bretons, Ecossais, Gallois...). L'Empire Romain s'écroula devant les Barbares venus du Nord de l'Europe (le terme de Barbare n'a pas, pour moi, le sens négatif qu'on lui donne aujourd'hui) et la culture latine se dilua progressivement jusqu'à renaitre aujourd'hui au travers des langues et des peuples qui sont issus d'elle (Italien, Espagnol, Catalan, Provençal, Langues d'oc, Nissart). Les Inuits renaissent de leurs cendres et ont retrouvé une partie du territoire de leurs ancêtres. Les peuples Scandinaves retissent entre eux des liens très forts. Les Kanaks abandonnent la culture étrangère qu’on leur avait imposé pour retrouver la leur avec leur mode de vie, leurs coutumes, leurs structures sociales. Et, il en va ainsi, de par le monde. En fait, il y a un lien évident entre tous ces peuples et leur histoire qui leur a permis de perpétuer une culture et une structure mentale jusqu’à nos jours : il s’agit de la mémoire collective des peuples, mémoire inscrite au plus profond de chacun d’entre eux, cette mémoire que l’Histoire ne peut gommer. C’est le recours à leur plus lointain passé qui a permis la persistance du continuum culturel et social. C’est en plongeant au coeur de leurs mythes fondateurs et de leurs légendes spécifiques que ces peuples ont vu leur indestructibilité devenir une réalité. Nous entrons dans le domaine de l’ésotérique quand nous abordons ce sujet. Mais, il s’agit bien pourtant de l’esprit des ancêtres, esprit qui se réincarne dans la nature pour les uns, ces esprits avec lesquels le « Chamane » est en relation permanente pour le bien de la tribu, de la communauté, du clan. Pour d’autres peuples, il s’agit de retrouver l’esprit des forêts et du petit peuple qui l’habite. Parfois ce sont les pierres qui ont une mémoire et qui parlent. Du Serpent à plume au grand Hellequin, de la fée Mélusine à l’enchanteur Merlin, tous les peuples enracinés ont leurs référents culturels qui plongent dans la mythologie païenne des temps les plus anciens.
Ce qui est remarquable entre toutes ces cultures c’est leur source commune qui n’est autre que l’astre solaire. D’un continent à l’autre, les constructions monumentales édifiées par ces civilisations en font foi (Stonehenge,Chichenitza, Machu Pichu, ) comme les fêtes rituelles traditionnelles basées sur le cycle solaire ( Solstice d’hiver, Equinoxe de printemps, Solstice d’été, Equinoxe d’automne) : nous avons d’ailleurs conservé ces référents dans nos fêtes actuelles bien qu’elles eussent été christianisées (en fait, une des religions monothéiste, le christianisme, issu du Moyen-Orient comme les deux autres religions du livre, a voulu se répandre en Europe et a du, de ce fait, intégrer toutes les composantes de la culture multimillénaire européenne préexistante pour aboutir au Catholicisme qui, lui, est, en fait, un syncrétisme entre Christianisme et Paganisme, rompant ainsi d’avec le christianisme originel). Il est tout à fait remarquable de voir intégrer le culte Marial avec la figure essentielle de la Vierge Marie, qui n‘est, en fait, que la transposition de la Déesse Mère, celle qui fut à l’origine « Gé » (ou Gaïa). Nous faisons, une erreur fondamentale, de nos jours, en nommant « traditionalistes » les tenants du Catholicisme pré-concilaire (ceux qui veulent la messe en latin et tous les rituels attachés à l’église depuis bien avant le Moyen-âge), car, c’est bien le Concile Vatican II qui avec sa réforme s’est engagé vers un retour au christianisme primitif (vers la tradition), le christianisme des premiers temps, essentiellement d’essence juive, celui des intégristes de la nouvelle église d’alors qui n’étaient pas encore intégrés à l’Empire Romain et combattaient celui-ci. On peut, en effet, dire qu’en faisant du christianisme une religion d’état, Rome a subverti celui-ci en le transformant en Catholicisme, religion devenue européenne (dont le centre s’est d’ailleurs déplacé de Jérusalem vers Rome). Ceci dit, à travers toute l’Europe, l’âme des peuples, sous un verni superficiel Chrétien, restait profondément d’essence païenne. Noël : Solstice d’hiver, Saint Jean : Solstice d’été, Toussaint : Samain, etc. Le Sapin de Noël : l’arbre de vie (Ygdrasil) qui a son pendant au mois de Mai, avec l’Arbre de mai. Tout les symboles solaires que l’on retrouve lors de toutes les fêtes christianisées : avez-vous remarqué l’auréole de l’enfant Jésus, l’enfant-roi, le soleil renaissant au solstice d’hiver (naissance d’un nouvel enfant= naissance d’un nouveau soleil). A la fête de Rois, les galettes et les couronnes (dans les régions méditerranéennes) ont la forme du disque solaire. De la même façon, les crêpes de la Chandeleur symbolisent ce disque solaire. Nous retrouvons ce symbole solaire dans le Triskell breton et dans la Croix Basque. Que dire des runes que nous retrouvons ici et là : la rune de vie sur l’étole des prêtres, la rune d’éternité que l’on retrouve sur toutes les ambulances (et aussi sur la « Capelina », le chapeau traditionnel de la tenue des Niçoises).
Nous trouvons, dans deux régions enracinées de l’hexagone (et occupées par l’état français), deux régions à l’opposé sur la carte (je veux parler du Duché de Bretagne et du Comté de Nice) des signes fort de cette persistance païenne dans leurs cultures : le mythe arthurien, en Bretagne, est aussi le mythe de l’éternel retour, rythmé par le cycle des saisons (le remarquable film de John Boorman, « Excalibur » fait ressortir cela à merveille), la présence permanente de l’esprit du Mont Bego dans le Pays Niçois (le Mont sacré du Haut Pays avec l’esprit du Dieu Taureau et de la Terre Mère) , dans cette région qui a vu les plus anciennes implantations humaines en Europe.
Ainsi, en puisant dans leur plus lointain passé, les Peuples qui furent conquis, exterminés, occupés, assimilés, niés dans leur essence même, ont pu garder au fond d’eux-mêmes ce qui est leur âme profonde et qui vient de la nuit des temps, ce que l’occupant, l’envahisseur, le « colonisateur » ne pouvait leur arracher et qui maintenait cette petite flamme précieuse qui ne s’est jamais éteinte et qui aujourd’hui permettra de rallumer le grand feu de joie de la renaissance des peuples d’Europe et d'ailleurs.

Robert Pagan
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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 15:37
Voici le texte publié par un ami dans "facebook" que je vous livre:

 

En cette période électorale, tous les « partis » français se préoccupent du bonheur et de l’avenir des « Niçois ». Quelle sollicitude... désintéressée !
Mais aucun n’a de proposition pour nous faire sortir de la malédiction que nous subissions depuis maintenant plus de 150 ans.
Cet à dire, un modèle de développement économique basé exclusivement sur le tourisme et son corollaire la spéculation foncière et immobilière.
Est-ce seulement par manque d’imagination politique ; ou un aveux d’impuissance et de résignation ?
Si comme nos anciens, l’on considère qu’un territoire géographique donné, d’autant plus un territoire de montagne, est limité en surfaces agricoles, en ressources énergétiques, voire en ressources en eau ; il serait peut-être temps de penser à en limiter son taux d’occupation et d’urbanisation !Le phénomène de Gentrisation de la bande côtière a forcé « l’indigène » (prix des loyers, taxes et impôts divers, droits de succession, paupérisation et ghettoïsation des périphéries populaires) à se réfugier de plus en plus loin à l’intérieur des terres. Comme dans la plupart des invasions qu’a subis notre territoire.
Compte tenu du modèle de développement qui nous a été imposé, les bassins d’emplois sont sur la bande côtière et les lieux de résidence à l’intérieur des terres (villages dortoirs).
Ainsi la plupart des schémas d’organisation de transport ne prennent en compte que l’axe Est-Ouest côtier et non les axes des vallées ou des collines où l’automobile individuelle reste le seul moyen de locomotion. (Ce qui fait que malgré nos paysages, nous sommes un des lieux les plus pollué par les microparticules).
Et l’on continue de plus belle avec le projet « Mégalo » de l’OIN Plaine du Var.
A quelques rares exceptions prés, les élus de notre arrière-pays, obligés des subventions du Conseil Général et depuis le premier janvier des Métropoles, suivent tel des pelandrons ce modèle.
Pire encore, le « Cosmonaute » ex Motodidacte et son complice Cioti vont endetter les résidents du Comté pour un siècle * répartissant la dette sur tous les habitants de Nice Métropole et les bénéfices s’il y en a pour ses « amis » et quelques spéculateurs français et étrangers. Il faut se souvenir que les accords Cavour-Naboléon le petit, avaient déjà conclu de faire payer au Niçois l’effort de guerre pour les guerres de l’unification de l’Italie.
L’arrière-pays devra se contenter des miettes, de faire de la figuration folklorique, et de confier ses ressources (eau, bois, paysages) aux volontés des petits marquis républicains dépensiers de la côte.
Un vielh adage de nos montagne dit : « Qui ne pense pas à lui pour l’hiver fini en enfer. »
Nous sommes un certain nombre à avoir perdu nos illusions sur une solution venue des partis français quels qu’ils soient, puisque, à une nuance prés, aucun n’a de solution pour nous sortir de l’implacable malédiction qui vise à nous faire disparaître, économiquement, historiquement et culturellement.

* Inscrit dans un document de l’EPA de la Plaine du Var
Jean Marc Fonseca
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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 23:19

Les Ateliers de danses traditionnelles vont reprendre à la "Maioun Culturale Nissarda-Lou Trident":

- samedi 7 janvier à 10H00

-samedi 21 janvier à 10H00

 

Les ateliers de chants polyphoniques vont reprendre à la "Maioun Culturale Nissarda-Lou Trident":

-mardi 10 janvier à 18H30

- mardi 24 janvier à 18H30

 

Le samedi 21 janvier à partir de 19H à Aspremont "Session Niçoise" (Seduda Nissarda): si vous jouez d'un isntrument venez faire le boeuf, si vous aimez danser venez danser, si vous aimez chanter venez chanter et si vous aimez faire la fête et boire un bon coup, venez, venez, venez...

 

Lu-Rauba-Capeu-en-Concert.jpg

 

Le samedi 28 janvier, à Roquebilière, Concert baleti de "Lu Rauba Capèu" à 20 H00

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 17:49


Bonjour à tous,

aujourd'hui j'ouvre ce blog pour vous permettre de me rejoindre. Le Ficanas Enchaîné (Lou Ficanas Encadenat) existait sous le forme d'une lettre mensuelle confidentielle par abonnement gratuit. A présent, je souhaite pouvoir intervenir en fonction de l'actualité, d'où la création de ce blog. Pour ceux qui ne nous connaissent pas encore, nous sommes une lettre critique sur Nice et le Pays Niçois (Nissa e la Countéa de Nissa). Nous avons pour habitude de commenter l'actualité dans notre pays, tout en étant le "poil à gratter" des politiciens locaux. Sans parti pris, sans enfermement idéologique: nous n'avons qu'un but, défendre tout ce qui a trait à notre culture Nissarde et à notre Patrimoine.  Quelle que soit l'orientation idéologique de ceux dont nous commenterons l'action, nous garderons notre parole libre. Si quelque chose est bon pour Nice, nous le soulignerons, si quelque choses est mauvais pour Nice, nous le dénoncerons.  Notre pays a vécu pendant des siècles, dans un environnement de liberté (à part quelques périodes d'occupation par les troupes françaises, qu'elles soient monarchiques ou républicaines)...jusqu'à l'annexion de notre pays par la France. Depuis, comme tous les territoires enracinés à forte identité culturelle, nous subissons le centralisme dirigiste de cette "république une et indivisible". Nous avons été intégrés dans des ensembles hétérogènes et n'avons jamais été  traités de façon équitable par rapport aux autres villes ou régions de l'hexagone. On nous a privé de beaucoup de choses depuis ces 151 années que ce soit au niveau des infrastructures, de notre culture et de notre langue. On nous a même privé de notre histoire et nos enfants, aujourd'hui, apprennent l'histoire de ceux qui n'ont eu de cesse de nous phagocyter. Des siècles de l'histoire de ce pays ont été balayés par l'éducation nationale française: le rouleau compresseur assimilationiste a fonctionné à plein régime. Pas  question de parler la langue de nos ancêtres !
Malgré celà, sous les cendres couvait la flamme...et aujourd'hui, alors que la France est en mal d'identité nationale, les territoires occupés connaissent un regain d'intérêt pour ceux qui y habitent. Ce qui faisait le lien d'une nation "gauloise" maintenue par un pouvoir fort, part peu à peu à vau-l'eau et les peuples se réenracinent dans des territoires historiques et linguistiques. La déliquescence de la structure familiale ou communautaire dans ce monde moderne dominé par l'économie, augmenté par l'indidualisme grandissant dans une société à laquelle on ne peut plus s'identifier, fait que les anciennes structures communautaires se recréent dans les territoires enracinés. L'être humain, comme l'arbre, a besoin d'une terre pour y planter ses racines, afin que sa tête soit dans les étoiles.

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Actuellement, nous sommes à un tournant de l'histoire face à des années décisives. La plupart des idéologies se sont écroulées et la dernière à être présente ( le capitalisme mondialiste) se dirige inéluctablement vers sa fin.  Il faudra bien reconstruire un monde ou ceux qui veulent vivre ensemble pourront le faire et ou on ne pourra plus obliger les peuples à vivre sous la tutelle de ceux qui leur nient le droit à être eux-mêmes. La libération des peuples a commencé et ce siècle sera celui de l'aboutissement des souverainetés retrouvées. 
Avant toutes choses, un peuple se libère par la langue et par la culture avant de se libérer politiquement. C'est pourquoi, je souhaite que nous soyons de plus en plus nombreux autour de ce projet. A quoi cela servirait il d'obtenir une souveraineté si c'est pour avoir une coquille vide que l'ancien colonisateur pourra continuer à remplir. 
C'est pourquoi nous serons vigilant sur la politique menée dans notre "Comté de Nice" afin que nous retrouvions notre fierté et notre dignité...et que, demain, nos enfants puissent pleinement vivre en harmonie avec leur culture et avec leur terre.
Robert PAGAN 
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