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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 15:06

Le Maire de la cinquième ville de France (?) aurait il la mémoire sélective ?

Les services de la mairie ont envoyé une lettre signée par le maire à tous ses administrés à propos des "grands hommes"...
Nous vous la livrons ci-dessous, in extenso, et ferons nos commentaires à la suite:
// Hommage de Nice aux grands Hommes

Tribune de Christian Estrosi, Député-maire de Nice, Président de Nice Côte d'Azur.
Nos mémoires particulières sont faites de longues et irréparables douleurs et de brefs et éclatants instants de joie.
Ainsi en va-t-il de la mémoire historique.
André Masséna fut un acteur de l’épopée napoléonienne. Il fut aussi celui qui jeta dans la mort des milliers de jeunes hommes. Et vingt ans après sa disparition, la ville de Nice lui dédia une de ses places principales.
Joseph Garibaldi exalta sur tous les continents l’enivrante espérance de la liberté. Il s’opposa aussi, farouchement, à ce que Nice devînt française. Et dix ans après sa mort, la ville de Nice lui dédia une autre de ses grandes places, alors qu’elle avait rejoint la France depuis trente années.
Charles de Gaulle a rendu à la France son honneur et sa liberté.

A Nice, en 1945, puis en 1960, il rappela la profondeur des sentiments français des habitants de notre ville.
D’Alger, il fit la base de la libération du territoire, et de la Ière armée, largement composée de Français d’Afrique du Nord et d’Afrique, le fer de lance du combat national contre la barbarie. A ces hommes, je rends aujourd’hui un hommage ému et reconnaissant.
La Ville de Nice donna alors le nom de place de la Libération à l’ancienne place Gambetta.
Dans le même esprit, je n’oublie pas la tragédie du rapatriement de 1962, puisque la ville de Nice appartient au groupe de travail chargé de proposer des solutions pour la protection et l’entretien des cimetières français d’Algérie.
Ce rapatriement fut un arrachement.
Ce rapatriement fut une tragédie humaine.
Jean, puis Jacques Médecin s’efforcèrent d’apaiser les douleurs qu’il engendra. Mais qui aurait pu réparer, humainement ?
Puis le général De Gaulle mourut. C’était en 1970, il y a quarante ans.
La Ville de Nice donna alors le nom de place du général de Gaulle à la place de la Libération. Depuis deux siècles, la France ne cesse de se diviser : révolutionnaires contre monarchistes, Versaillais contre communards, dreyfusards contre antidreyfusards, et combien d’autres clivages encore.
Aujourd’hui, mon souci premier est de faire vivre ici toutes les mémoires qui ont fécondé cette terre. François Mitterrand verra son nom illustré dans un espace public, ainsi que Georges Pompidou, dans un lieu plus digne que l’actuel. La plus haute conscience de l’Algérie française, Albert Camus, sera bientôt honoré en plein cœur de notre cité. Et Charles De Gaulle recevra l’hommage qui lui est dû, qui a été annoncé et approuvé, librement et démocratiquement, par le conseil municipal.
Nous portons tous en nous d’indicibles douleurs. Je m’incline devant chacune. Mais je regarde comme essentielle la proclamation publique de la reconnaissance de Nice et des Niçois à l’égard de Charles de Gaulle, l’homme de la liberté et de l’indépendance de notre patrie.

Christian Estrosi //

 Que dire de cette lettre ? Le problème qu'elle pose n'est pas tant que certains veuillent honorer certains personnages qui ont l'heur de faire partie de l'histoire officielle de la France. Le vrai problème st que l'on a tendance à oublier d'honorer un grand nombre de Niçois célèbres ou à les mettre de côté. Ceci pour la forme. Quant au fond il y aurait matière à argumenter aussi.  Comment se fait il que Provana de Leyni se voit attribuer une portion de rue aussi ridicule, lui qui a tant fait pour notre Comté ? Dans le même temps, comment se fait il que l'on trouve une Rue de l'Abbé Grégoire, ce zélateur des troupes de la république française qui avaient colonisé notre Comté et grand pourfendeur des langues enracinées, rue dix fois plus longue que celle attribuée à Provana de Leyni ? Comment se fait il qu'on impose aux Niçois une "Montée Eberlé" vers le Château pour célébrer un général des armées de la république française qui menait la repressions dans notre "Païs Nissart" ?  Que l'on donne une place au général de Gaulle, pourquoi pas, mais c'est oublier un peu vite que celui qui s'est prononcé pour le "droit des peuples à disposer d'eux mêmes" n'ait pas appliqué ce même principe à la Savoie et au Comté de Nice, d'autant que, la France ayant oublié de faire ratifier les anciens traités, ces deux nations n'étaient plus françaises au regard du droit international. Je terminerai mon propos en relevant les omissions (volontaires sans doute) du maire par les formules qu'il emploie...en effet, Masséna n'a pas envoyé des milliers de jeunes hommes à la mort mais bien des milliers de jeunes Niçois, quand il dit "toutes les mémoires qui ont fécondé cette terre" il y a tromperie sur la marchandise car tout ceux qu'il cite ont bien oeuvré pour la France mais aucunement pour "cette terre de notre Comté" sur laquelle il veut les honorer, de la même façon quand il rend hommage à de Gaulle, "l'homme de la liberté et de l'indépendance de notre patrie", Estrosi fait référence à la France et envoie aux oubliettes les libertés et la souveraineté du Comté de Nice, bien mal traité par l'état qui l'administre. Je peux concevoir que certains Niçois disent (évènements de l'histoire obligent !) que leur pays est la France, c'est à dire le pays dont ils ont la nationalité, mais en aucun cas elle ne pourra être leur Patrie. Notre patrie c'est "la Countèa de Nissa"  

 

Robert PAGAN
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